Le bonheur, c'est de peindre sur le motif.
Lorsque j’ai commencé à peindre, il y a 40 ans, j’ai rapidement découvert ce qui m’intéressait dans la peinture. Je peux résumer ma démarche et mon cheminement de peintre dans ces quelques mots : immensité de la nature, couleurs, lumière, contrastes, profondeur et audace. J’ai toujours aimé peindre la splendeur des paysages. C’est pour cette raison que j’ai peins et que je continue à peindre des grands tableaux afin de montrer à quel point la nature est grande et que, nous les humains, nous sommes petits. Avec les années, j’ai fini par comprendre pourquoi, dans mes tableaux, mes personnages sont toujours petits et un peu perdus dans le paysage.
Ma deuxième découverte fut la couleur. Je me définis comme un peintre coloriste et toutes ces années de travail n’ont fait que confirmer l’importance qu’elle occupe dans ma peinture. La couleur m’a aussi permis de découvrir la lumière et les contrastes car ce sont eux qui font ressortir la lumière. Contrairement à plusieurs peintres, je me soucie peu de la direction de la lumière et je me concentre plus sur les contrastes et les harmonies de couleurs qui vont faire ressortir la lumière.
Je suis un peintre qui aime travailler «sur le motif» et plus particulièrement dans la belle région de Charlevoix. J’y vais régulièrement depuis plus de 40 ans, surtout à l’automne où les couleurs sont à leur meilleur. Les montagnes, la lumière particulière de Charlevoix, ses routes sinueuses et ses maisons typiques m’ont fait découvrir une autre facette dans ma peinture soit l’étude de la profondeur et des plans. Ce souci de la profondeur m’a obligé à étudier la perspective chromatique qui me permet de rendre l’impression de plans successifs sur une toile qui ne possèdent que deux dimensions soient la hauteur et la largeur.
J’ai toujours peint pour me faire plaisir et me lancer de nouveaux défis à chaque tableau. J’accepte maintenant plus de prendre des risques et d’oser aussi bien dans le choix de mes sujets, de la couleur, du format et des outils utilisés.
Mon rêve, aujourd’hui, est exactement le même qu’il y a 40 ans: jumeler d’une façon ou d’une autre l’art figuratif et l’art abstrait. Après 40 ans, je ne sais toujours pas comment et c’est pourquoi je continue inlassablement cette recherche en espérant, un jour, avoir la réponse et cesser de vivre avec mon éternelle insatisfaction tout en sachant très bien que le tableau parfait n’existe pas même si on travaille très fort.